dimanche 25 août 2013

MANUEL EL NEGRO DAVID FAUQUEMBERG 7/10

Dans le cadre de la rentrée littéraire 2013 et du prix du roman Fnac


PARUTION LE 21/08/2013 CHEZ FAYARD



Manuel El Negro, nouveau roman de David Fauquemberg, sortie le 21 août 2013



Tout part du chant. Dans les barrios gitans d’Andalousie, le flamenco se transmet comme une seconde nature. Quand on ne chante pas, on se raconte entre gens entendus les grands créateurs d’autrefois, leurs styles, leurs mille et une histoires. Vivent ceux qui savent. Lorsque surgit la grâce, on la reconnaît aussitôt. Un soir aura suffi à Manuel El Negro pour entrer dans la légende. L’écho de sa voix retournait l’âme. Moi, je l’accompagnais. J’étais son guitariste, dans l’ombre toujours. Notre amitié, tissée autour du chant, c’était un rêve partagé. Mais les Gitans le savent : l’art ne se commande pas. Y consacrer sa vie, c’est prendre tous les risques. Mémoire d’un peuple, le flamenco est plus qu’une musique : un art de vivre, une vision enchantée du monde, nourrie des milliers de vers anonymes hérités de la tradition. Confrontant ses personnages romanesques à des figures bien réelles de ce mundillo dans lequel il s’est longuement immergé, David Fauquemberg réinvente cette « langue flamenca », sa poésie, ses révoltes, l’intense émotion qui l’anime. David Fauquemberg est l’auteur de Nullarbor (Hoëbeke, 2007, prix Nicolas-Bouvier) et de Mal tiempo (Fayard, 2009, prix Millepages).






Fauquemberg


David Fauquemberg

Né en 1973, David Fauquemberg vit dans le Cotentin. Après des études de philosophie, il enseigne quelque temps puis il prend la tangente. Années de voyage – Cuba, Patagonie, Laponie, Andalousie, Californie, Europe de l’est, Atlantique à la voile... Il séjourne deux ans en Australie ; un périple tragique dans l’ouest de l’île-continent lui inspire son premier récit,Nullarbor, paru en 2007 chez Hoëbeke (Coll. « Etonnants Voyageurs ») et en édition de poche chez Folio en mai 2009. Nullarbor a reçu le Prix Nicolas Bouvier 2007, a été élu parmi les 20 Meilleurs livres 2007 Lire/RTL et les 10 Meilleurs livres 2007 de la revue Technikart.
Aujourd’hui écrivain et traducteur, David Fauquemberg est en outre grand reporter pour la revue XXI et le magazine Géo.
© photo : Christine Tamalet



Mon avis


Melchior de la Pena dit El Gordo est fasciné par le flamenco.  Il aime cela, le rythme et dès son plus jeune âge il en éprouve une passion.  Il est souvent chez Tio Bernardo, le père de son ami Manuel qui veut devenir chanteur de flamenco. Il veut devenir un ARTISTA, il deviendra Manuel el Negro.

On va vivre ici une belle histoire d'amitié, mais une histoire d'amour pas comme les autres : celle du FLAMENCO.


Ce flamenco, toute une culture, une transmission de véritables histoires contées qui naissent de l'émotion, des joies et des peines vécues par un peuple.


A la lecture de ce bouquin, les soléa, siguiriya, falsetas; huleria et alegria n'auront plus aucun secret pour vous.


L'histoire de cette passion entre Melchior et sa guitare, l'apprentissage de cette musique si belle qui naît des sensations, qui s'entend, véritable fusion, communion entre un homme et sa guitare   (le tocaor)

Belle histoire d'amitié avec Manuel qui après un parcours du combattant devient un grand CANTAOR.   Leur vie, leur parcours, l'histoire entre les hommes et le partage et la transmission de cette passion.  La plume est belle , les mots sont justes et cette passion m'a touchée.

Je me suis pourtant lassée lors des descriptions beaucoup trop longues pour moi sur les chants, les personnages célèbres du flamenco. J'avoue avoir trouvé cela un peu ennuyant.

Cela reste malgré tout une belle lecture avec de belles émotions.

Un extrait pour devenir un pro du jargon Flamenco :

"La buleria, l'alegria ou les tangos célèbrent l'espoir, l'amour et la gaieté. Siguiriya est la confession d'un homme à l'agonie. Solea dit l'homme tout entier, ses joies comme ses peine, on y rassemble dans un souffle l'amour et l'amitié, la trahison, la joie et la douleur de vivre."

7/10

Roman lu en juin dans le cadre de la rentrée littéraire et du prix du roman Fnac 2013.



Les jolies phrases


Pour être écouté, il faut effleurer  le silence

Un ami, disait le poète, c'est soi-même sous un autre cuir.

La profondeur des choses, c'est là qu'il faut chercher. Vous ne comprenez pas le chant sans en connaître les histoires.  Le flamenco est la culture d'un peuple qui travaille.

Les fatigues qu'ils ont passées, tu n'en as pas idée... Aucun qui sache écrire, ils n'avaient que le chant.  Le fruit de sécheresse vous attriste les yeux avec sa peau fripée.  Mais en bouche, hou, il a de ces saveurs....

Ce qu'on a dans le sang, on ne peut rien y faire.

Moi, c'est le flamenco qui m'a fait négliger le reste.  Le chant vous prend et vous n'en sortez plus, vous croyez le tenir, il vous échappera.

L'important quoi qu'on fasse c'est de le faire bien.

Monnayer l'art, c'était le perdre.

Le don d'écoute et d'attention que les gitans possèdent, je ne sais pas d'où il leur vient, peut-être la nécessité de survivre toujours en terre étrangère, d'apprécier la situation au premier coup d'oeil

Manuel était le créateur inquiet, impulsif de ceux qui se laissent emporter.  L'art est ainsi, je crois, il ne va pas sans risque.  On apprend que de ses erreurs.

Un oiseau dans la main vaut mieux que cent qui volent, trembleront les frileux.

Nous n'avions rien volé - c'était le fruit d'un long travail.  Nous avons donné autant Manuel et moi, que nous avons reçu.

Le public, voyez, est un être vivant différent chaque soir, il faut apprivoiser ce monstre aux réactions imprévisibles.

J'étais pierre, j'ai perdu mon centre
Et dans la mer on m'a jetée
A force de temps et de temps
Mon centre, je l'ai retrouvé

L'important c'est d'être sûr de ce que l'on fait, de le sentir vraiment

Finalement on continue parce que qu'arrêter, ce serait pire.

Au fond, rien n'a changé.  Les jours de feria tout le monde veut être un gitan, parader dans nos robes, goûter la beauté de nos femmes, nos danses, nos chants... Mais on ne pardonne rien, la moindre faute nous condamne, on accuse : c'est un gitan!... Notre âme s'est forgée au creuset, du mépris, la douleur vous endurcit, le flamenco est un venin qui coule dans nos veines... Il se nourrit de cette rage.








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