jeudi 7 mai 2015

PARDONNABLE IMPARDONNABLE Valérie Tong Cuong ♥♥♥♥♥


Pardonnable Impardonnable

Valérie Tong Cuong


Pardonnable, impardonnable

Editions : JC Lattès
Date de Parution : 01/2015
Code EAN/ISBN : 9782709646086
Hachette : 4570156
Prix public : 19.00 €
Format : 130 mm x 205 mm
300 pages

Quatrième de couverture

Un après-midi d’été, alors qu’il se promène à vélo sur une route de campagne, Milo, douze ans, chute et se blesse grièvement.
Ses parents Céleste et Lino et sa grand-mère Jeanne se précipitent à son chevet. Très vite, chacun va chercher les raisons de l’accident. Ou plutôt le coupable. Qui était avec lui ce jour-là ? Pourquoi Milo n’était-il pas à sa table, en train de faire ses devoirs, comme prévu ?
Tandis que l’angoisse monte autour de l’état de Milo resurgissent peu à peu les rapports de force, les mensonges et les petits arrangements qui sous-tendent cette famille. L’amour que chacun porte à l’enfant ne suffira pas à endiguer la déflagration. Mais lorsque la haine aura tout emporté sur son passage, quel autre choix auront-ils pour survivre que de s’engager sur le chemin du pardon ?
Un roman choral qui explore la difficulté à trouver sa place au sein du clan, les chagrins et la culpabilité, mais aussi et surtout la force de l’amour sous toutes ses formes.

L'auteur



Valérie Tong Cuong a travaillé huit ans en entreprise avant de se consacrer à l’écriture et à la musique. Elle a publié plusieurs romans, dont les très remarqués Providence et L’Atelier des miracles ainsi que des nouvelles. Elle écrit également pour le cinéma et la télévision. Pardonnable, Impardonnable c'est son dixième roman.


Elle nous en parle 

Mon avis

Milo a douze ans, il respire la joie de vivre.  Il est avec sa tante Marguerite au moment où arrive un horrible accident de vélo.  Et là tout bascule...

Ses parents Céleste et Lino étaient avec Jeanne pour une donation secrète au moment des faits.  Cela nous plonge directement dans l'ambiance et dans les secrets.

Car cette famille, elle en a des secrets...  C'est donc un roman choral, à quatre voix qui nous est proposé.  Tour à tour chacun s'exprimera dans un chapitre en passant par cinq stades : le temps de la colère, celui de la haine, de la vengeance, des regrets pour enfin arriver au pardon.

Pardonnable, impardonnable, c'était un jeu mais peut-on tout pardonner ?  C'est l'objet de ce récit.

  • Jeanne : la mère possessive a créé une relation fusionnelle avec sa fille Céleste.
  • Céleste : la soeur aînée de douze ans de Marguerite, le synonyme de bonté, tendresse, compassion envers Marguerite.


  • Lino : père de Milo et mari de Céleste, il est exigeant avec son fils car il souhaite toujours mieux pour lui, il ne sait pas exprimer ses sentiments, il se réfugie dans l'alcool s'il a des problèmes et il renie ses modestes origines.
  • Marguerite : l'exclue, avec Milo elle retrouve les joies de l'enfance, la pureté et la vérité, c'est son soleil.
Je n'en dis pas plus. 

Les thèmes abordés sont les secrets, les regrets, la culpabilité et le chemin vers le pardon, la reconstruction peut-être d'une famille déchirée.
Ce roman est magnifique, il m'a beaucoup touché, m'a profondément ému.  Un véritable coup de malgré la surenchère de peines, de drames et de malheurs car là cela fait un peu beaucoup...  

Cependant cela n'a pas gâché le plaisir de la lecture tant l'écriture de Valérie Tong Cuong vous emporte.  Ses mots sont choisis.  Ces personnages sont des êtres réels remplis d'humanité.  

L'écriture est directe, le rythme est excellent.  Une plume qui vous prend, les pages tournent à toute vitesse.  Chaque personnage est fouillé, bien détaillé avec psychologie et profondeur, le tout en délicatesse.  


J'ai adoré ce roman fort et intense.

Ma note :  un coup de ♥♥♥♥♥










Lecture avec les copines, voici l'avis de d'Aline Sybelline du blog Du temps pour lire
et celui de Violaine et son blog "les lectures de Lailai"

Les jolies phrases

Les grandes douleurs unissent sûrement plus que les joies.

Il faut croire que le silence était une évidence pour chacun de nous, pourtant aujourd'hui je sais que c'était une erreur, c'était laisser l'infection se développer en toute discrétion, c'était nous condamner à perpétuité, parce qu'il y a des secrets dont il faut parler de suite ou plus jamais.

Il suffit de peu de choses pour que nos vies bifurquent.

Tu as effacé nos douleurs et nos dettes, Milo.  Le monde a inversé sa course à l'instant où tu es né, bien vivant.

Sois heureux dans ta nouvelle vie et laisse-nous à la nôtre.  Elle n'est peut-être pas tous les jours brillante, mais tant qu'on ne sait pas que le luxe existe, pourquoi veux-tu qu'il nous manque ?

C'est comme ça, dans certaines familles les enfants naissent par wagonnets, chez nous c'est au compte-gouttes.  Avorter, c'est peut-être se priver pour toujours d'être mère, qui sait ce que l'avenir lui réserve ?

Sans doute ai-je le tort d'avoir mon âge.  De la même manière que la bave du bébé émeut quand celle d'une vieille personne dégoûte, les souffrances ne sont pas mesurées à la même aune chez la femme de trente ans que chez celle de soixante.

C'est lorsque l'on n'a plus rien à perdre que l'on est le plus dangereux.

C'est sur ceux que l'on aime et qui nous aiment que l'on déverse son désarroi.

J'ai pensé, il est si difficile de composer avec une vie dont on ne détient que des fragments, quand on n'a même pas idée de ce qui nous échappe, quand tout autour de nous n'est constitué que de pièces manquantes dont on ignore les contours.

Le viol des sentiments est-il plus acceptable que celui des corps ?

Je n'avais pas hésité à l'humilier, alors même que cette humiliation avait tué mon père.  J'avais reproduit ce que j'avais haï.  Je n'avais qu'un idée en tête, sauver ma peau. Être quelqu'un. Être différent.

Refuser la fatalité, l'impuissance, se prouver que l'on est encore vivant : je ne cherchais rien d'autre.  Je croyais me défendre.

Mentir et tromper pour se prouver que l'on est vivant.

Marguerite était mon cancer.  Elle avait d'abord enflé dans mon ventre et, à présent, elle colonisait mon sein.  Ce n'était pas un amas de cellules malignes que je palpais, mais la douleur de sa naissance que je portais depuis toujours sans jamais avoir réussi à m'en délivrer, sans jamais pouvoir en confier le fardeau.  J'étais le monstre qui avait accouché du monstre.

Une mère doit pardonner à son enfant, une mère doit tout comprendre, une mère doit aimer sans la moindre condition.

Parfois, les mots qui se bousculent sont si nombreux qu'ils créent au bord des lèvres un embouteillage impossible à endiguer.

Parfois, la confusion est telle qu'on devient incapable d'identifier la nature des sentiments qui nous habitent.

Tu es comme un astronaute, Lino, tu as quitté la planète, tu t'es mis sur orbite mais nous autres, en bas, on a toujours eu les pieds dans la boue.

Je n'oublie rien, je n'excuse rien, mais je pardonne, ce qui est fait, rien ne changera le passé, en revanche il nous appartient de modifier l'avenir.  Ne prends pas ce pardon si ce n'est ce que tu veux.

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