lundi 3 décembre 2012

Ego tango *** Caroline De Mulder



Caroline de Mulder est née à Gand, en 1976, elle enseigne à Namur et vit à Paris. Elle a gagné le prix Rossel en 2010. Elle vient de sortir un nouveau roman  "Nous les bêtes traquées" 

Une écriture qui surprend. Des phrases de 3 mots. Une ponctuation énergique, un style haché, des mots qui s'entrechoquent écho à la brutalité du tango.  Cela déroute au départ, mais très vite ce style intrigue et attire à la fois et nous emmène petit à petit à la découverte du monde du tango.

Echo d'une passion pour la danse,la découverte du monde de la nuit, l'alcool, les drogues, l'amour , la rupture.  Tout à coup, le livre prend l'allure d'un polar avec la disparition de Lou...

Ce livre nous permet de comprendre un peu plus la passion pour le tango, un univers très particulier à découvrir..



Quelques extraits choisis :


"Le tango rend le sourire aux plus tristes"

"Le tango était tout ce que je n'étais pas, en voulant l'apprendre je me faisais violence, il me plaisait donc d'avance."

"Lou dit ça, qu'à l'époque, son père avait déjà passé l'arme, grand bien  lui fasse, il avait bu la goutte de trop, celle qui a fait déborder le vase de son foie."

"Lou et sa tante partagent leur oisiveté avec plusieurs habitués des milongas, qui passent leurs jours à se remettre de leurs nuits, leurs nuits à remonter le sens des aiguilles et à tuer le temps à coups de talon."

"Son absence mentale m'irrite presque plus que sa présence"

"un peu comme à ces dîners d'enterrement. On est triste, bien sûr, mais de moins en moins, le vin aidant, et bientôt on n'en peut plus d'essayer, par politesse, de penser à des choses tristes sans y parvenir."

"Chaque jour où rien n'arrive nous éloigne du jour où quelque chose aurait pu arriver.  Nous rêvons, dans l'ombre de nous mêmes.  Ce que nous attendions devient ce qui nous attend.  Plus nous avançons, plus la vie nous fuit."

"J'ai le coeur comme si je n'avais pas mangé depuis, je n'ai pas mangé depuis, le coeur creux et calé dans le ventre. Ca serre fort, ça ne lâche plus."

"Vivant sur sa beauté, d'un rayon de soleil qui pâlissait, se permettant tout, comme si ça suffisait, comme si rien ni personne ne tiendrait rigueur, comme si on l'aimait.  Elle s'imaginait qu'on l'aimait et que c'était elle qui toujours partait. Pas faite pour rester."


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