mercredi 12 mars 2014

Un vent de cendres Sandrinne Collette 7.5/10


272 pages, 155 x 225 mm 
ISBN : 9782207117361 / Gencode : 9782207117361
Code distributeur : B26464
Catégorie > Sous-catégorie : Policiers > Romans noirs 
Collection Sueurs Froides
Parution : 13-02-2014
Un vent de cendres




Après avoir adoré "Des noeuds d'acier", j'étais pressée de lire ce deuxième roman de Sandrine Collette, je ne suis pas déçue.

L'AUTEUR


Nationalité : France
Né(e) : 1970 
Biographie :

Sandrine Collette est docteur en science politique.

Elle partage sa vie entre l’université de Nanterre et son élevage de chevaux dans le Morvan.

Des nœuds d’acier (Denoël, 2013) est son premier roman. Il obtient le Grand Prix de littérature policière 2013.

En 2014 est sorti "Un vent de cendres". 

Mon avis

Un grand merci à mon partenaire Babelio  et aux Editions 
Denoël pour cette découverte, que j'attendais avec impatience.

Sandrine Collette, je l'avais découverte l'an dernier dans son premier livre noir "Des noeuds d'acier" qui a par ailleurs remporté le grand Prix de la littérature policière 2013.  Il était publié chez Denoël également dans cette même série "Sueurs froides", il vient de paraître en poche.  C'était un livre très fort, un huis clos psychologique avec comme second rôle la forêt.

Changement de décor ici, mais l'on reste attaché à la nature, nous sommes au milieu des vignes pour une semaine de vendanges.

L'histoire débute dix ans plus tôt.  Andreas, Octave et Laure sont en voiture, ils rentrent d'un mariage. Ils aperçoivent leurs amis devant eux sur la route;  Ils les rattrapent, Laure détache sa ceinture pour leur faire signe, Andreas roule vite, soudain un camion apparaît, et un terrible accident survient.  Attention cela secoue !  Sandrine Collette nous emmène une fois de plus dans une scène choc.  Laura meurt dans des conditions atroces.

Nous sommes dix ans plus tard dans le domaine viticole d'Andréas et Octave.  Andréas ne quitte pas sa maison, il est atteint psychiquement alors qu'Octave est marqué physiquement.
Arrivent les jeunes pour neuf jours de vendange, en ce compris Camille et son frère Malo.

Octave est immédiatement attiré par Camille qui ressemble terriblement à Laure. Il quitte de sa réserve, se montre un peu. Il boîte, il est défiguré, une énorme cicatrice lui barre le visage dont il reste si peu d'apparence humaine.  Un visage qui répulse mais aussi qui attire le regard.   Et c'est un peu le mythe de "La belle et la bête". Camille est attirée comme un aimant par Octave, mais Malo voit cela d'un mauvais oeil. Suite à une dispute à ce sujet, il disparaît.

Camille est persuadée qu'Andréas et Octave sont responsables de sa disparition de Malo, son entêtement lui fera prendre des risques.  Je ne peux en dire plus.

Avec beaucoup de justesse sont décrits : un climat lourd, une ambiance oppressante, une tension grandissante. La peur se développe peu à peu et monte crescendo.  Elle décrit à merveille la psychologie de l'être humain, sa complexité, comme si nous pouvions être à l'intérieur de la tête de chaque personnage. Une forme de claustration est également au centre de l'écriture.

Les premières pages se tournent très vite, l'écriture est efficace, il y a un bon rythme, puis cela s'essouffle un peu pour redevenir captivant; le final nous apporte son lot de surprises.

J'ai aimé ce roman noir captivant moins violent à la lecture que le précédent.


Ma note 7.5/10


Les jolies phrases

Impossible de s'en empêcher pourtant. Elle l'attire comme le chant d'une sirène, comme un tourbillon descendant tout au fond de l'eau, et qui ne rend jamais les corps.

Y a des jours où c'est long la vie.

Alors elle acquiesce, envoûtée par l'attraction qu'exercent les monstres et qui fait qu'on ne peut pas s'empêcher de les regarder, ni de croire qu'ils pourraient se transformer en princes et être sauvées.

Pourtant il ne faut pas, il ne faut pas et ça ne se fait pas.  Ce n'est pas tellement ce qui le gêne d'ailleurs, il s'en moque éperdument, des règles , des normes ; mais c'est que s'il commence, il ne s'arrêtera plus.  Comme les chiens qui tuent une fois prennent le goût du sang : une seule fois suffit.

L'abstinence forcée des hommes dont personne ne veut le rend fou.

Mais que faudrait-il pour que cette blessure se referme enfin, cette blessure qu'il entretient...

Rouvrir la blessure pour être certain de ne jamais l'oublier.

Octave l'imagine comme une vague immense, avalant tout sur son passage, et qui comme toutes les vagues ira échouer sans force et sans avenir, vomissant ses violences, sur une plage inerte.  Peut-être lui faut-il encore du temps pour apprendre la vie, ses compromis et ses demi-mesures. Il se trouvera bien un jour qui l'obligera à ça.  Un jour si proche.




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