samedi 30 mai 2015

La tête de l'emploi David Foenkinos ***

La tête de l'emploi

David Foenkinos















Editeur : J'ai Lu
Broché: 285 pages
ISBN-13: 978-2290077443
Dimensions du produit: 12,1 x 2,5 x 20 cm
EAN : 9782290077443
Date de parution : 08/01/2014
Prix conseillé : 15 euros

Quatrième de couverture

A 50 ans, Bernard se voyait bien parti pour mener la même vie tranquille jusqu'à la fin de ses jours. Mais parfois l'existence réserve des surprises... De catastrophe en loi des séries, l'effet domino peut balayer en un clin d oeil le château de cartes de nos certitudes. Et le moins que l'on puisse dire est que cet homme ordinaire, sympathique au demeurant, n'était pas armé pour affronter ce qui l'attendait.
Buster Keaton post-moderne, il va devoir traverser ce roman drôle et mélancolique pour tenter de retrouver sa place dans un monde en crise.

Mon avis

Bernard a cinquante ans, il est marié à Nathalie.  Sa fille Alice déploie ses ailes et quitte le nid pour un stage au Brésil.  Bernard est conseillé financier chez BNP (tiens, tiens cela me fait penser à quelqu'un ....), il a gravi les échelons un à un et est plutôt satisfait de sa vie.

Tout à coup survient un cataclysme dans sa vie, plus rien ne va plus, tout s'écroule : le départ d'Alice, ses relations avec Nathalie et la crise financière qui fait des ravages.  Au boulot, il faut s'adapter, il doit reprendre des fonctions au guichet car il inspire confiance, il a une bonne tête lui dit-on, la tête de l'emploi.

Tout ce qui était réglé comme du papier à musique - sa vie, son quotidien, ses habitudes - tout s'écroule comme un château de cartes,  la chute ...  et après ???  La vie nous réserve parfois des surprises...

Bon, soyons clair, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais j'ai passé un bon moment avec Bernard, un antihéros - un "Pinon" ai-je pensé - le gars qui n'a pas de chance.  C'est bien le portrait d'un gars ordinaire qui nous est dressé ici avec des clichés souvent il est vrai mais avec beaucoup d'humour et de dérision.  J'ai eu de l'empathie pour Bernard travaillant dans le même milieu professionnel, ça aide un peu !

C'est un roman sans grande prétention qui aborde au second degré le monde financier d'aujourd'hui, l'hypocrisie, l'individualisme et l'indifférence dans le monde du travail, la dégringolade sociale, les rapports parents-enfant, le manque d'amour et de tendresse et la routine du couple mais aussi le chemin d'une reconstruction.

Une comédie sociale drôle que j'ai lue en quelques heures.  L'idéal pour se vider la tête.


Ma note : 7/10




C'était une chouette LC programmée avec Les lectures de Lailai depuis longtemps dans le cadre de mon challenge pour vider ma PAL.   Voici l'avis de Violaine c'est ici




Les jolies phrases

J'avais une boule dans le corps, une boule d'enfance, cette boule de peur qu'on découvre vers sept ou huit ans, elle était là, à nouveau en moi, se propageant partout, saisissant maintenant ma nuque.

Auparavant, je m'étais représenté la vie comme une irrésistible ascension.  On progressait dans la connaissance des choses, dans l'expérience, et socialement bien sûr.

Puis, j'ai consulté mon téléphone : je n'avais aucun message.  C'est à cela que servent les téléphones portables, à se rendre compte que personne ne pense à vous.  Nous vivons maintenant avec cet objet qui matérialise notre solitude.

"On vous rappelle très vite" veut dire qu'on ne vous rappellera jamais.  C'est étonnant de constater à quel point les recruteurs disent quasiment toujours le contraire du fond de leur pensée.

J'avais lu ou entendu des histoires de vie qui basculaient comme ça, du jour au lendemain.  Elles m'avaient toujours d'emblée un peu exagérées, comme si tout ne pouvait pas s'effondrer en même temps.

Mais je pouvais comprendre ceux qui préfèrent errer dans la rue plutôt que de vivre ce que je vivais. Tant que l'on n'est pas jugé par autrui, on peut conserver une part de dignité.

Nous étions deux, et je comprenais plus que jamais ce que voulait dire l'expression : "ma moitié".  Une expression dont je m'étais souvent moqué avant.  Je ne comprenais pas qu'on puisse s'estimer incomplet sans l'autre, et pourtant c'était ce que je ressentais maintenant.  Ce sentiment de ne pas être moi sans elle.

Je comprenais maintenant qu'il ne faut pas forcément poser des mots sur les émotions pour qu'elles existent.  Certains sentiments sont des souterrains, et on ne peut rien prononcer dans cette pénombre du coeur. L'absence de quelque chose, ça ne veut pas dire que ça n'existe pas.

Valait-il mieux ne rien vivre plutôt que d'aimer puis souffrir ?

Ça voulait dire quoi refaire sa vie ?  Ça voulait dire que la première avait été ratée, et qu'il fallait donc la refaire.  Ça voulait dire qu'on sortait d'un brouillon, d'un travail mal fait, et que tout était à recommencer.

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