jeudi 25 juin 2015

Bon rétablissement Marie-Sabine Roger

Bon rétablissement

Marie-Sabine Roger





Avril, 2015
11,0 x 17,6 
224 pages
ISBN 978-2-330-02865-7
prix indicatif : 7, 80€
Babel n° 1306
Edition originale La Brune


Avis de l'éditeur


Sauvé d'une chute dans la Seine, un sexagénaire misanthrope se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital pendant un mois et demi - le temps pour lui de revisiter sa vie, ses bons et mauvais côtés, et surtout de rencontrer des personnes inattendues, lui qui n’espérait plus beaucoup de surprises de l’existence… Bon rétablissement a été adapté au cinéma par Jean Becker en septembre 2014 avec Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin et Fred Testot.


L'auteur





Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , 1957

Biographie :

Elle commença à écrire à partir de sa 4ème.

Marie-Sabine Roger a été institutrice en maternelle pendant dix ans, avant de se consacrer entièrement à l’écriture.

Son talent est aussi appréciable dans la littérature jeunesse (albums, romans) où elle a publié une centaine de livres, souvent primés que dans la littérature adulte. Elle rencontre régulièrement enfants, adolescents et adultes dans les primaires, collèges, bibliothèques et IUFM.

Elle maîtrise aussi bien l’humour que la gravité et aime confronter les genres et les registres.
Elle obtient le Prix Inter-CE 2009 et le Prix CEZAM 2009 pour "La tête en friche" (éditions du Rouergue).

Son roman "Bon rétablissement", prix des lecteurs de l'Express 2012, a été adapté au cinéma en 2013 par Jean Becker.

Je l'ai découverte à la rentrée littéraire dernière avec "Trente six chandelles" paru chez Rouergue.

 Source ; Babelio


Mon avis

Jean-Pierre Fabre, soixante-sept ans, se retrouve à l'hôpital avec de multiples fractures.  Il est dans un sale état, plâtré de partout.  C'est un miraculé, sans l'intervention de Camille, un jeune pédé qui vendait ses charmes sous le pont, il ne serait plus de ce monde.

Mais que faisait-il à cet endroit ? A cette heure ? Impossible de se souvenir.

C'est pourquoi, étant de toute manière "coincé" dans cet environnement inhospitalier, où il n'a rien à faire, il décide d'écrire sa vie, ses souvenirs, son enfance, son parcours.  Peut-être qu'à force d'y penser, ses souvenirs reviendront...

Dans ce petit monde clos, nous nous attacherons aux relations humaines, principale caractéristique je pense de Marie-Sabine Roger.  Avec beaucoup de tendresse, d'humour, partons à la découverte de personnages attachants ou énervants, c'est selon. Ils remettront les principes et préjugés de Jean-Pierre en question.

Il y a un flic sentimental en manque de père, Myriam l'infirmière attentive et à visage humain, un kiné optimiste, un chirurgien imbuvable, Maëva l'ado qui en veut à son pc et Camille son sauveur.

Une belle brochette de personnages croqués avec humour, humanité et finesse.  L'écriture est légère, sans prétention, fluide, de petits chapitres qui nous font découvrir des tranches de vie et du quotidien.  Une belle écriture fraîche, pétillante, sans violence et drôle.  Que de jolis sentiments.  La réalité de la vieillesse, une prise de conscience avec beaucoup de spontanéité et légèreté, cela fait un bien fou.


Encore un bon choix de lecture avec ma binôme Julie des Petites lectures de Scarlett

Son avis se trouve ici

Ma note : 8/10












Les jolies phrases

Mais la mémoire est une girouette, elle est sensible à tous les courants d'air.

Une maladresse qui vient du coeur se pardonne plus volontiers qu'un silence confortable.

Je n'y peux rien, j'ai un tempérament de cheval de labour, j'ai besoin de tirer mon soc et de peiner un peu pour savoir que j'existe.  Il me faut de l'air, de l'espace.  Et de l'occupation.

Je découvre que la précision de la mémoire n'a rien à voir avec l'importance que l'on attache au souvenir.

Il m'arrive parfois de pousser une larmette.  C'est l'incontinence de mémoire, de l'énurésie de sentiments.

Etre seul, c'est aussi ne jamais s'inquiéter pour personne.

On naît roseau, on devient chêne, et on finit de balsa.

Cette fille est une matérialisation de l'arthrose, c'est une douleur chronique à laquelle on se fait peu à peu, mais qui ne vous lâche pas pour autant.

Qui dira la douleur des frères et soeurs aînés, contraints de partager les Carambar, les épaules du père, les bisous de la mère, la banquette arrière de la bagnole, la trottinette et le vélo ?  Qui dira à quel point c'est frustrant de devenir, du jour au lendemain, ou presque, et sans l'avoir voulu, celui qui doit
donner le bon exemple ?

Ces petites horreurs, on peur les regarder en face, quand on approche des soixante-dix balais.  On n'a plus grand chose à se cacher à soi-même.  On a appris à ne pas trop se juger.

On se voyait en cachette, ça attisait la flamme pire que du gros sel.  Moins on avait le droit, plus on avait l'envie.  Combien d'unions auront été scellées par l'aiguillon de l'interdit et le malin plaisir d'emmerder sa famille ?


3 commentaires:

Laeti a dit…

Les histoires de Marie-Sabine Roger sont toujours sensiblement identiques, mais quand on la lit, on savoure avant tout son écriture qui n'appartient qu'à elle, son humour, et la bienveillance qui s'échappe du roman. Prochain sur ma liste à mon avis!

Anonyme a dit…

Une nouvelle lecture commune réussie :)
Il sont attachants ces personnages et j'adhère à la plume de M-S Roger !

Manika a dit…

Je l'ai dans ma LAL j'vais beaucoup aimé le film !