mercredi 18 mai 2016

La végétarienne Han Kang

La végétarienne     Han Kang













Le livre de Poche
216 pages
Date de parution : 02/03/2016
Traduit du coréen par Jeong EUN Jin et Jacques Batilliot
EAN / ISBN: 9782253067900
Prix  6.60 €

Présentation de l'éditeur


Une nuit, elle se réveille et va au réfrigérateur, qu’elle vide de toute la viande qu’il contient. Guidée par son rêve, Y nghye a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l’existence lente et inaccessible des arbres et des plantes. Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral, de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l’absolu.

Une très troublante fable. Olivier Barrot, « Un livre, un jour ».

L'auteur

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Han Kang est née en 1970 et a étudié la littérature à l'université. Elle est professeure au département de création littéraire au Seoul Institute of the Arts.

Elle fait ses débuts littéraires comme poète en 1993, mais s’oriente rapidement vers le roman. Ses œuvres ont été reçues avec enthousiasme par les critiques et les lecteurs pour leur profonde exploration de la nature humaine à travers un style d'écriture délicat et puissant.

Pour Han Kang, les idées socialement acceptées et la condition de l'être humain constituent une violence insupportable. Les personnages de Han Kang sont souvent prisonniers de leur passé et traversent la vie avec douleur et raffinement.

source Salon de Paris 2016


Mon avis

Découvrons un peu de littérature coréenne avec ce récit lu dans le cadre du prix des lecteurs.

Une construction originale, elle va nous parler du destin de Yônghye, une femme mariée depuis cinq ans, sans problème apparent.

Tout basculera une nuit, où son mari la trouvera en train de vider le réfrigérateur.  Elle a fait un rêve, plutôt un cauchemar rempli de sang, rempli de viande.  Il lui fait prendre la décision de devenir végétarienne, je devrais même dire végétalienne car il n'est plus question pour elle de manger quoi que ce soit d'animal.

Bon, ça arrive me direz-vous, quel est le problème ?

C'est que cela ne s'arrête pas là, petit à petit elle ne supporte plus ses vêtements, elle se dénude et s'enfonce dans sa bulle, elle voudrait devenir végétale.

La construction du récit est originale disais-je car jamais nous n'entendrons la version de Yônghye.

Le livre est découpé en trois parties où trois personnages nous donneront leur version.


  1.  Le mari qui est dans l'incompréhension et l'incommunicabilité
  2.  Le beau-frère artiste qui est attiré par Yônghye et une particularité physique, une tâche mongolique.  Il aura une démarche artistique qui le conduira à la volupté et au plaisir charnel.
  3. Et pour terminer, Inhye, la soeur qui veillera sur elle et qui sera présente à sa façon.
J'ai vraiment apprécié cette lecture engloutie en une après-midi.  J'apprécie beaucoup la littérature japonaise et j'ai retrouvé ici les mêmes caractéristiques :  un monde onirique, une écriture poétique.

Un récit qui est troublant, perturbant même mais dont la poésie et la magie des mots m'ont fait voyager.  C'est le récit d'une folie, d'un abandon, d'un refus.  L'envie de revenir aux sources, à la nature, au végétal, à l'origine.

Une belle découverte, un presque coup de coeur.

Ma note : 9.5/10


L'avis d'autres jurés : Anne-LaureIsabellePauline

Les jolies phrases

Tout en elle lui avait plu. Elle était beaucoup moins belle que son épouse, mais il avait senti en elle la force d'un arbre de la forêt que nul n'aurait jamais élagué.

Le sérieux dont elle faisait preuve en tant qu'aînée ne traduisait pas sa maturité, mais sa lâcheté. Ce n'était qu'une façon de se protéger elle-même.

Il était inutile, voire impossible, de déchiffrer le sens de chacune des pierres posées sur le jeu de go qu'était la vie de sa soeur. Mais elle ne pouvait cesser d'y penser.

Mais elle avait toujours l'impression d'avoir une plaie béante dans le corps - si profonde qu'il semblait devoir être aspiré dans ce trou noir.

Quand on fait un rêve, on le prend pour la réalité. Mais quand on finit la nuit, on sait qu'il n'en était rien... Donc, si un jour on se réveille, alors...



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