vendredi 11 novembre 2016

La dévorante - Linda Dion

La dévorante

Lynda Dion


















ÉDITEUR : Septentrion
Collection : Hamac
230 pages
ISBN Papier : 9782894486597
ISBN PDF : 9782896646159
ISBN EPUB : 9782896646333
2011


Présentation de l'éditeur



Finaliste Grand Prix du livre 2012 de la Ville de Sherbrooke



«j'ai la peau des mains qui fripe qui s'amincit le dedans des cuisses tendre comme du boeuf haché le dos qui coince quand je garde trop longtemps la même position je lis je réfléchis j'écris je médite devant la tête des arbres je ne bouge pas assez j'habite un corps de sédentaire qui n'a pas baisé depuis belle lurette ce qui me semble est pire encore»
Depuis la mort de sa mère, un an plus tôt, et le départ de sa fille, la narratrice se sent plus seule que jamais. Ni le chambreur avec qui elle partage son quotidien dans l'appartement de la rue de Vimy ni les hommes qui la courtisent sur les sites de rencontres ne parviennent à calmer sa faim. Jusqu'où ira-t-elle pour trouver l'amour et alléger ce coeur qui pèse dangereusement dans la balance?

Présenté sous forme de fragments, La Dévorante explore sans pudeur les thèmes du célibat et du rapport au corps. L'écriture de Lynda Dion est à la fois fluide, tranchante et viscérale.

L'auteur

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Lynda Dion est née à Québec avec la Révolution tranquille. Elle habite les Cantons-de-l'Est, où elle enseigne le français. C'est une adepte de Rainer Maria Rilke, à qui elle doit la patience d'écrire. La Dévorante est son premier roman.

Lynda Dion a un parcours atypique. Enseignante de français et de création littéraire au secondaire, sa passion pour l'écriture la pousse à fonder Sors de ta bulle !, un concours qui permet à de jeunes écrivains de voir leur première oeuvre littéraire publiée. Depuis quelques années, elle reprend « le temps perdu » en se consacrant à l'écriture de romans. En quatre ans, elle a fait paraître chez Hamac La Dévorante (2011), La Maîtresse (2013) et Monstera deliciosa (2015).

Mon avis

Un roman de Lynda Dion paru aux éditions Hamac. C'est une lecture conseillée par la libraire du Square à Montréal.

C'est plutôt noir, limite déprimant mais je suis contente de l'avoir lu car la forme est étonnante.

Le livre se divise en huit parties comprenant de très courts chapitres.  Particularité : on a chaque fois le titre du chapitre suivi d'un point.  Ensuite la ponctuation est absente jusqu'à la fin du chapitre.
Comme le dit le titre "La dévorante", le récit est "rendu" d'une traite, j'ai malgré tout trouvé des respirations à la lecture.  J'ai eu le sentiment d'une urgence.

Notre narratrice, s'exprimant à la première personne, souffre de solitude depuis la mort de sa mère il y a un an et le départ du nid familial de sa fille.

Elle a un trou, un vide, un manque énorme à combler.  Elle l'assouvira par le sexe, par la recherche de l'homme, d'amour, de vie jusqu'à petit à petit se détruire.  Elle a une FAIM inextinguible de l'autre, d'amour, d'homme... Elle cherche via le virtuel, et puis il y a Manuel à Varadero.  Elle apprend l'espagnol pour le revoir, se fixe cet objectif pour apaiser sa peine.

N'oublions pas que la narratrice a une partie de sa vie derrière elle, cinquantenaire, elle aborde aussi le vieillissement et la solitude, l'amour.

Une découverte intéressante et la forme est tout à fait adaptée au récit.

Ma note : 7.5/10

Les jolies phrases

Ce n'est pas un homme que je veux c'est l'amour.

J'ai mal là où c'est désert je suis dépeuplée une rivière desséchée une forêt coupée à blanc je suis menacée d'extinction

le lit est un vrai champ de bataille la petite pilule bleue est digérée qu'attend -il encore mon cerveau pour se mettre à off mon corps ne répond plus aux commandes j'ai tout essayé pourtant je respire avec lenteur en profondeur j'écoute un CD du chant des vagues en visualisant la mer le souffle de la mer respire ma chérie détends-toi

en vieillissant je rentre dans le rang j'essaie de me faufiler en douce de trouver ma place mais ce n'est pas si simple les meilleurs sont déjà occupées je n'ai pas cotisé quand c'était le temps on m'avait prévenue si tu brûles la chandelle par les deux bouts

   depuis qu'elle a quitté l'appartement pour vivre avec son amoureux ma fille a laissé un grand trou dans le bas de mon ventre qui ne saigne plus
   je me dis voilà tout est en ordre en attendant d'être grand-mère je ne désespère pas mon corps parle mon corps crie mon corps appelle l'amour où qu'il soit il finira par trouver le chemin de mon ventre déserté.

il est bon de partir l'enfant le sait déjà parce qu'il y a le retour




2 commentaires:

yueyin a dit…

Intéressant :-)

Anonyme a dit…

Je note par curiosité