dimanche 11 juin 2017

Martha ou la plus grande joie - Francis Dannemark

Martha ou la plus grande joie

Francis Dannemark



Castor Astral
ISBN 979-10-278-0120-6
15,00 EUR
192 pages
juin 2017

Présentation de l'éditeur




« Martha a perdu de larges pans de sa mémoire à la suite d’un accident. Elle parle peu mais elle voit tout. Et quel sourire ! Au début de l’été, en nous rendant dans un joli village au bord de l’Yonne, nous ignorions qu’une femme âgée allait nous dévoiler son passé et nous plonger dans l’eau froide du nôtre. Pendant ce temps, en Irlande, un vieil écrivain, dont j’étais le traducteur et l’ami, serait accusé de plagiat et disparaîtrait dans la nature.

Mais lorsque je repense à ces journées, j’ai envie de retenir tout ce qu’elles ont eu de tendre, de farfelu et de merveilleux. J’ai envie de parler de la plus grande joie de Martha, qui pourrait bien être aussi la mienne. Et la vôtre. »

De révélations en rencontres, la vie des protagonistes se transforme, faisant place à une grande joie, dans cette comédie dramatique où l’on retrouve la « petite musique » si fluide de l’auteur.

Charte graphique conçue par Florence Boudet et Chloé Poizat.

Mon avis

Martha et son frère Martin (notre narrateur) sont en route vers un petit village de l'Yonne pour y rencontrer Jeanne, une amie de leur père décédé depuis de nombreuses années.

Chemin faisant, ils s'arrêtent au bord de la rivière pour faire une pause et profiter un peu de ce cadre enchanteur.  (Les descriptions sont juste sublimes).

Martha a subi un grave accident domestique il y a deux ans, depuis sa mémoire lui joue des tours et sa santé est fragile.

Impossible de repartir et de rédémarrer la voiture.  C'est la panne !  Hasard, coïncidence, ils vont croiser Septime, un garagiste qui va les emmener au village chez leurs hôtes.

Rencontre providentielle, Septime deviendra leur chauffeur, attentif, serviable, amoureux de la nature, il sera toujours là au bon moment.

Martha et Martin venaient rencontrer Jeanne, une amie de leur père qui a un manuscrit à leur remettre.  C'est une toute vieille dame, charmante, bienveillante qui peu à peu leur racontera sa vie, le lien qu'elle entretenait avec leur père.

Secrets, destinées, amours défuntes ou à venir, Francis Dannemark nous emmène comme toujours à la rencontre de personnages remplis d'humanité.  J'ai eu le sentiment de côtoyer Jeanne, Martha, Septime, même au delà de la lecture.

Une bienveillance, de la joie, de la chaleur humaine, du coeur, c'est ce qui se dégage de ce magnifique récit.  La nature et les animaux y occupent comme souvent une place prépondérante.  La plume est fluide, on vit un moment "hors du temps", tout s'arrête porté par l'authenticité, la fragilité des personnages.  Martha, c'est vraiment la joie qu'elle sème autour d'elle, et c'est ce que l'on éprouve à la lecture de ce court et très beau roman.

Merci Francis, juste un moment de bonheur.

Ma note : ♥♥♥♥♥


Les jolies phrases

Vous savez, il y a un étrange mur invisible entre enfants et parents.  Et les enfants ont besoin de ce mur, ils s'en servent pour grandir.

L'amour, ça n'a pas la même valeur pour tout le monde.  Si tu cherches un bon jour pour être un peu réaliste, c'est aujourd'hui  !  La vie n'est ni noire, ni blanche, elle est souvent grise.

J'étais la pièce à laquelle on tient et qu'on n'a pas envie de perdre mais qu'on ne sait où mettre ...

J'ai connu quelqu'un qui avait eu un accident de voiture.  Après, sa mémoire, c'était comme une radio qui change de longueur d'onde sans prévenir.  Et parfois, il n'y avait que des parasites...

On dit que l'argent et le pouvoir font tourner le monde, pas l'amour.  Peut-être..., mais c'est l'amour qui l'empêche de tourner fou.

Tu ne verras ce côté-ci de la rivière que lorsque tu l'auras traversée et que tu seras de l'autre côté.

Parce que j'ai pensé qu'on est tout seul mais que si quelqu'un vous aime et qu'on l'aime de tout son coeur, on n'est plus seul, et ça, c'est merveilleux.

Ce qui m'avait vraiment touché, c'est ce qu'il disait des mots : "Les mots signifient tout, n'importe quoi et le contraire. C'est le ton qui compte.  C'est la lumière dans les yeux de la personne qui parle et dans ceux de celle qui écoute.  Le grain de la voix.  Une vibration dans l'aire.  La courbe qui dessine la main pendant que les mots filent.  Allez faire passer ça dans un texte...!  Ecrire est un métier affreusement compliqué. (Rire.) Je crois que j'aurais préféré jouer de la cornemuse.  Mais c'est très difficile de raconter une histoire en jouant de la cornemuse.  Comme c'est ça que j'aime, raconter des histoires, alors je continue à les écrire.

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